mercredi 31 octobre 2007

16/ Gao Tian

"Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville". Il arrache la page, la met dans la cheminée. elle brûle. Quand même.
Se ressasit parce que la porte qui claque manque de le faire sursauter. On peut tuer sans faire couler de sang. Il pleut. Il a pris un parapluie. Une nouvelle et belle journée. Libre parce que seul. Après tout qu'elle s'en aille.
Il balance sa jambe et son pied heurte violement une canette de boisson qui traînait sur le sol. Rouge.
Comme d'habitude il part au travail.

15/ Bui Dui Dan

Inondations

14/ Gao Tian

Il s'est endormi et presqu'aussitôt c'est le même rêve avec le même bonhomme sans odeur:
Tom tu dois laver le monde, le monde est souillé. C'est ta mission.
-Tom tu es le Sauveur, tu dois laver le monde, c'est ta mission.
Il se réveille dans des draps blancs et propre. A côté de lui personne. Personne. Normal. Elle n'est plus là. Elle est restée. Sous terre. Il doit quitter l'hôtel. Elle n'avait pas beaucoup d'argent. Quand il rentrera elle sera peut-être là.
Le matin lui fait du bien. Sur ses chaussures il y a de la boue. Sur la première page du journal, en gros titre:

13/ Bui Dui Dan

Toujours comme çà. Parle pas et crient.
Que l'autre, là. Crade et moche.
Quand il la voit, derrière voiture-lumières qui tournent, son coeur milli-seconde stoppe. Et redémarre.
Encore une. Dit-elle. Même mode opératoire.
Pluie. Toujours cadavre quand trouve.
Boue.
Crade et moche vivante. Gueule si fort, parfois. Chiante. Fume. Insupportable. Supporte.

12/ Gao Tian

La vapeur. Avec la fumée de cigarette. S'élève hors de sa tasse de café. Non pas la sienne bien sûr puisque sa boisson est bien plus alcoolisée.
-Les jours sont tous les mêmes
Elle le regarde. Tourne tête.
-Et alors?
-C'est toujours la même odeur.
-Quand t'as fumé deux paquets de cloppe tous les jours pendant dix ans, oui.
-Tu veux que je te...lave.
-Qu'est-ce que t'as dit connard?
-Tu veux que je te lave?
-Ca va pas ta tête qu'est-ce qui t'arrive? T'es un malade, un gros malade.
Il n'avait rien dit il la regardait en silence.

11/ Bui Dui Dan

Il aime çà, maintenant. La crasse. La crasse est son royaume. Elle n'est plus là, maintenant. Laver ? Non. Salir ? Cà c'est les autres. Le feu dans ses veines. Pourquoi c'est ton corps que je vois sur toutes les surfaces lisses.
Le bar de ce bar est lisse.
Police.
Propre sur toi, tu pues à l'intérieur. Lui sale dehors, pur . Pleut souvent ici. Aime. Souvenirs.
Le feu dans ses veines. Pluie sur le feu sous la pluie.
Pourquoi, quand il regarde sa gueule sur la surface lisse du bar, mouillée, il voit toujours son corps à elle qui danse. Qui danse, qui danse, qui danse .

10/ Gaotian

La meilleur des mamans je t'aime. Elle n'est jamais là. Elle est toujours là. Aujourd'hui elle est partie. Et il pleut comme hier. Ce ne sont pas les gens qui sont sales. Ce sont les couches de crasse qui les recouvre. Ce ne sont pas les gens qui sont sales, ce sont les mots qu'ils emploient. La pluie lave tout. Ce sont les jours de pluie qu'il y a le plus de boue. Qu'il soit sec ou mouillé, ça n'intéresse plus personne, d'une crève il pourrait ya passer que dans la rue personne ne se retournerait. Gratte l'allumette et miracle allume sa cigarette. Laver le monde. A coup d'extincteur.